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Avis de l’Autorité de la concurrence

Dans un monde qui change, il faut desserrer le plus rapidement possible les contraintes pesant sur les acteurs historiques de l’audiovisuel

Le SNPTV salue l’avis de l’Autorité de la concurrence relatif au secteur audiovisuel.

Saisie en juin 2018 par la Commission des Affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée Nationale en prévision de la réforme de l’audiovisuel, l’Autorité de la Concurrence a rendu ce 21 février 2019 un avis dont les trois principales conclusions sont :

– d’assouplir les obligations portant sur les investissements des diffuseurs dans les œuvres cinématographiques et audiovisuelles ;

– d’ouvrir la publicité télévisée aux secteurs interdits (cinéma,  édition, campagnes promotionnelles de la grande distribution) ;

– de permettre la publicité ciblée sur le modèle de la publicité sur Internet.

L’analyse de l’Autorité, que partage largement le SNPTV, est que la révolution numérique actuelle entraîne des évolutions inédites pour le secteur audiovisuel. Les médias traditionnels sont déstabilisés par de nouveaux acteurs internationaux qui évoluent dans un univers beaucoup moins régulé alors même qu’il existe une convergence croissante des marchés.

Les contraintes juridiques qui pèsent sur les télévisions, par exemple via l’interdiction d’accès à la publicité segmentée ou les secteurs interdits de publicité comme la promotion pour la distribution, les secteurs du cinéma ou de l’édition, n’ont plus de raison d’être, dès lors que les annonceurs concernés ont un accès illimité au marché du digital.

Autrefois protectrice cette réglementation pèse « uniquement sur les acteurs historiques nationaux et limite leur capacité à s’adapter aux mutations du marché et à répondre aux attentes des consommateurs » considère l’Autorité de la Concurrence. C’est pourquoi elle propose de réformer dès que possible le décret de mars 1992 fixant les principes généraux définissant les obligations des éditeurs de services en matière de publicité, de parrainage et de télé-achat, afin de ne pas laisser plus longtemps les nouveaux acteurs internationaux bénéficier d’avantages concurrentiels indus.

Les acteurs de la presse et de la radio auraient tout à gagner à profiter de la puissance de la télévision pour attirer de nouveaux annonceurs dans des campagnes couplées où chacun apportera sa spécificité. La presse, la radio et la télévision sont aujourd’hui complémentaires, refuser toute évolution de la réglementation serait le meilleur moyen de conforter les GAFAN dans leur conquête du marché publicitaire au détriment des acteurs français pourtant générateurs d’emplois et essentiels au développement de la création.