Demande d'espaces gracieux

Nous avons pris connaissance du communiqué publié ce 17 avril 2024 par le Syndicat National de l’Édition exprimant des préoccupations quant à l’élargissement de la publicité pour le livre à la télévision. Nous partageons pleinement l’objectif commun qui doit être celui de promouvoir la lecture et nous souhaitons donc rassurer l’ensemble des acteurs de la filière du livre sur notre engagement à soutenir la diversité éditoriale et à promouvoir la lecture comme un bien culturel essentiel. Nous renouvelons par ailleurs notre proposition d’un échange avec le SNE.

 

Le sujet de la baisse de la lecture est légitimement une préoccupation croissante, comme l’a indiqué le Président Emmanuel Macron lors de sa récente visite au Salon du livre à Paris en exprimant son inquiétude face aux résultats d’une étude qui souligne l’urgence de réintroduire le livre dans le quotidien des jeunes afin, comme l’a indiqué le Président, d’encourager une « bonne addiction » aux livres. Il n’est en effet pas compréhensible que la réglementation de la publicité pour le livre à la télévision reste identique à celle de l’alcool ou du tabac…

 

Dans ce contexte, la télévision sera un outil puissant pour reconnecter les jeunes avec la lecture. Cela justifiant ainsi pleinement l’introduction de la publicité pour les livres à la télévision, non seulement comme un moyen de promotion commerciale, mais aussi comme un vecteur essentiel de l’éducation culturelle et de la sensibilisation à la lecture. La publicité littéraire à la télévision, qui sera particulièrement bien encadrée, viendra utilement compléter les efforts éducatifs et culturels en cours, en mettant en avant des œuvres qui attirent et retiennent l’attention des jeunes, les guidant ainsi vers une habitude de lecture qui restera lorsqu’ils seront adultes. Elle s’intègre en outre parfaitement dans le soutien et le développement de la culture populaire prônée par la ministre de la Culture, Rachida Dati.

 

Nous tenons aussi à rappeler que l’ouverture de la publicité pour les livres sur les écrans de télévision est déjà une réalité sur les plateformes vidéo et sur les chaînes du câble et du satellite. Ces initiatives, soutenues par le SNE, ont prouvé leur efficacité sans déséquilibrer l’écosystème existant, permettant à un large éventail d’éditeurs, quels que soient leur taille et leur budget, de bénéficier de cette exposition médiatique.

 

Nous soulignons également que l’approche adoptée par les régies publicitaires du SNPTV vise à étudier des modalités favorisant l’accès aux écrans publicitaires pour tous les éditeurs, inspirées des pratiques établies dans le secteur du cinéma notamment. L’étude sur l’ouverture de la publicité pour le cinéma à la télévision publiée par le ministère de la Culture a d’ailleurs largement démontré qu’elle avait été bénéfique pour l’ensemble du secteur cinématographique sans impact négatif sur la diversité des films à l’affiche.

 

Nous croyons enfin fermement que cette expérimentation concernant l’édition littéraire contribuera non seulement à augmenter les ventes de livres, mais aussi à favoriser les passages en librairie, où la découverte de nouveaux auteurs peut se traduire par des ventes croisées bénéfiques pour l’ensemble du secteur.

 

La publicité a comme rôle de ramener les lecteurs dans les librairies, mais c’est ensuite bien évidemment aux éditeurs et aux libraires de leur faire aimer la lecture. Néanmoins, l’ouverture permise par le décret permettra aussi d’accentuer nos initiatives en faveur de la lecture, telles que la participation à des campagnes nationales et le soutien à des prix littéraires, qui démontrent notre engagement continu envers la promotion du livre à l’antenne.