Demande d'espaces gracieux

A l’issue de la publication de la troisième édition de Scripted Series Report, Lorène Nowicki, Consultante Médias, et Sahar Baghery, Responsable d’Etudes chez Eurodata TV Worldwide, constatent que  dans un univers audiovisuel en pleine mutation, les séries se sont adaptées aux nouveaux modes de consommation et deviennent plus cosmopolites : à la fois tournées vers une identité locale mais également ouvertes aux adaptations et aux co-productions internationales .

Nouveautés et productions locales au top

Au cours de la saison 2011-2012, les chaînes de la plupart des 16 pays étudiés dans ce rapport ont remanié leurs grilles de programmation fiction grâce à de nouvelles séries. Ces lancements ont réalisé dans l’ensemble de bonnes performances notamment auprès des jeunes adultes. Ainsi, les nouveautés représentent 36% des séries les plus performantes1, soit une hausse de sept points par rapport à la saison 2010-2011. En Italie, parmi les 15 meilleures séries, 13 ont été lancées cette saison. Une tendance que l’on observe également en Australie, Corée du Sud, Espagne, Suède et Turquie.

Parmi ces séries, 86% sont des productions locales ou des co-productions (impliquant le pays diffuseur) contre 75% il y a un an. Les Etats-Unis, la Turquie et la Corée du Sud ont réalisé leurs meilleures performances avec des productions nationales, et n’importent quasiment aucune série. Dans la même veine, les ž des séries les plus performantes sont des productions locales au Royaume-Uni, en Allemagne, Italie et Pologne.

L’inspiration à l’échelle mondiale

Un nombre croissant de séries locales sont des versions nationales de formats internationaux ou des co-productions.

L’évolution rapide du marché de la fiction a incité les producteurs et distributeurs à regarder autour d’eux pour enrichir leur inspiration. Aux Etats-Unis, les adaptations de séries proviennent de formats du Royaume-Uni comme Shameless sur Showtime (la deuxième série la plus regardée de la chaîne), du Danemark (Forbrydelsen plus connu sous le nom de The Killing sur AMC), et d’Israël (Hatufim qui a inspiré Homeland sur Showtime)…

Si le volume d’import de séries américaines au sein des classements des séries les plus performantes est passé de 19% à 11% en 2 ans2, les USA nourrissent néanmoins la création locale. A l’instar de Cheers revisité en Espagne, certaines fictions parviennent à traverser les époques tout en continuant à être plébiscitées par le public. C’est le cas de The Golden Girls ou Married with Children dont les versions locales se classent parmi les 10 meilleures séries en Israël en 2012, sur l’ensemble de la population mais également auprès des jeunes adultes.

Au-delà de l’influence américaine, plusieurs séries étrangères sont source d’inspiration. En Pologne, 4 des 15 séries les plus performantes sont des versions locales de formats italiens, québécois et allemands. En Suède l’adaptation de la comédie britannique The Office est la quatrième série la plus regardée par les jeunes adultes. Et en France, la comédie Scènes de Ménages, adaptation du programme espagnol Escenas de Matrimonio obtient d’excellents scores sur M6.

Par ailleurs, les co-productions continuent de se développer. Elles offrent l’avantage de partager les ressources créatives et financières mais aussi de séduire à la fois un public local et international. En Italie, Maria di Nazareth (Italie / Allemagne) a été la série la plus regardée de la saison. En Suède, Arne Dahl Misterioso (Suède / Allemagne / Finlande / Danemark) a pris la seconde place du classement auprès de l’ensemble de la population, tout comme Eva Luna (Venezuela / USA) auprès des Vénézuéliens âgés de 18 à 34 ans.

Séries et nouveaux modes de consommation

Les habitudes de consommation TV ont évolué : aujourd’hui on regarde un contenu quand on veut et sur l’écran de son choix. A l’heure de la TV connectée, les séries sont dotées d’un ADN digital afin d’impliquer davantage le téléspectateur. Les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni sont les marchés les plus à la pointe.

La mise en place de stratégies transmédias et l’utilisation des réseaux sociaux précèdent généralement le 1er épisode d’une série afin de créer l’attente. Les contenus liés à la promotion (applications, web séries, jeux sociaux) peuvent accompagner ou suivre la diffusion de la série, les chaînes s’efforçant de capter et surtout de fidéliser les téléspectateurs. Aux Etats-Unis, la 1ère saison de American Horror Story sur FX a multiplié par 3 la moyenne de la case, boostée par un large dispositif transmédia parallèlement à la diffusion.

La troisième édition du Scripted Series Report par Eurodata TV Worldwide couvre la période Septembre 2011-Juin 2012 au travers de 16 territoires : Allemagne, Australie, Canada, Corée du Sud, Danemark, Espagne, Etats-Unis, France, Israël, Italie, Pologne, Québec, Royaume-Uni, Suède, Turquie et Venezuela. Il détaille la consommation et la programmation des séries sur les chaînes généralistes et thématiques ainsi que les performances nationales et internationales des principaux formats de fiction. Le rapport inclut également une analyse exclusive sur les stratégies transmédias des séries au travers d’études de cas internationaux réalisée par Vast Media, société spécialisée dans la veille et l’étude des déclinaisons digitales des programmes TV.

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