Demande d'espaces gracieux
Enquête réalisée en ligne du 14 au 21 octobre 2013 auprès d’un échantillon de 500 personnes représentatif des enfants âgés de 10 à 14 ans résidant en France. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, région d’habitation ainsi que catégorie socioprofessionnelle des parents. 

Que retenir de cette enquête ?

Les enfants de 10 à 14 ans apparaissent plutôt bien informés de l’actualité (en particulier les 13-14 ans et ceux issus de milieux favorisés) puisque la plupart d’entre eux indiquent que les événements en France et à l’étranger les intéressent, qu’ils regardent au moins de temps en temps les informations télévisées, et qu’ils en discutent avec leur entourage (parents, amis). 

Des violences à Marseille à la situation des SDF en passant par la guerre en Syrie, ils indiquent d’ailleurs très majoritairement avoir entendu parler des faits d’actualité qui leur sont présentés mais les appréhendent sous des angles différents selon qu’ils touchent des enfants ou non. Ainsi, les phénomènes de faim dans le monde et le sort des SDF sont plutôt qualifiés d’  injustes  ou de  tristes  quand le terrorisme, la guerre, la mendicité infantile et les violences à Marseille sont plutôt décrits comme  effrayants  et  révoltants . Les premiers semblent donc perçus avec une certaine distance émotionnelle (injuste = analyse conceptualisée / triste = constat proche du fatalisme) alors que les seconds qui concernent plus directement des enfants (attaques terroristes d’écoles, images des enfants bombardés en Syrie, etc.) sont davantage analysés au prisme de la peur et suscitent une réaction plus marquée (la  révolte ). La guerre de manière générale est cependant plutôt perçue comme  incompréhensible . 

On note que c’est également le terme  effrayant  qui est le plus souvent choisi pour décrire l’éventualité d’une séparation d’avec les parents, signe que sa mobilisation relève bien d’une peur intime qui, si elle ne touche pas le soi, fonctionne néanmoins par empathie.

Si les enfants de 10 à 14 ans se sentent personnellement quasiment tous choyés (en particulier dans les milieux les plus favorisés), 98% estimant que leurs parents sont attentifs à eux, ils semblent néanmoins prompts à dénoncer différentes formes d’injustice pouvant exister au sein de la famille ou à l’école : en tout premier lieu les violences physiques, puis dans une moindre mesure le manque de respect et les moqueries et enfin les différentes formes de favoritisme.

Au quotidien, ces situations d’injustice sont jugées rares mais tout de même présentes, quatre enfants sur dix indiquant par exemple avoir déjà subi la violence d’autres enfants à l’école ou dans la rue (42%, dont 4% souvent) et une majorité déclarant également avoir été l’objet de moqueries (71%, dont 11% souvent). 

S’agissant de situations injustes vécues par autrui, il est intéressant de noter que les enfants indiquent avoir d’autant plus d’empathie que la personne concernée est proche d’eux alors qu’ils estiment que l’injustice est d’autant plus fréquente que l’échelle de référence s’éloigne d’eux (en France, dans le monde). On note néanmoins que la télévision favorise le sentiment de proximité puisque les 10-14 ans déclarent se sentir plus souvent tristes pour un enfant qu’ils voient aux informations ou dans un reportage que pour un enfant qu’ils voient dans la rue (42% souvent contre 29%). 

Lorsqu’on les interroge sur les situations qui leur donneraient envie d’aider un enfant, les 10-14 ans placent nettement en tête la faim (46%), puis le fait d’être orphelin (32%). Viennent ensuite dans une moindre mesure les enfants malades ou handicapés, ceux qui n’ont pas de maison et ceux qui n’ont pas d’amis. L’interdiction d’aller à l’école et le manque de jeux suscitant moins chez eux l’envie d’aider.