Demande d'espaces gracieux
Quels sont les enseignements transversaux de cette enquête ?

> Les Français entretiennent un rapport relativement ambivalent au changement et aux innovations technologiques. Si ces dernières leur apparaissent majoritairement comme sources d’opportunités plutôt que de risques (73% contre 27%), ils interrogent parfois leur capacité à améliorer véritablement leur qualité de vie ou à respecter leurs valeurs et principes (protection de la liberté individuelle, primauté de la santé, éthique, accessibilité financière pour le plus grand nombre…). Les Français semblent ainsi adhérer à l’idée d’un robot ménager et aux objets de santé connectés. Mais la possibilité de télécharger le contenu de son cerveau dans un ordinateur ou d’être cryogénisé, celles de se télétransporter ou de porter des vêtements vendus en spray ayant directement séché sur la peau, suscitent un rejet largement majoritaire. Et la perspective d’une robotisation de la société effraie. L’idée d’un voyage sur Mars ne suscite pas non plus un enthousiasme massif (30% prendraient leur ticket pour la planète rouge si cela était possible, indépendamment de considérations de prix). 

> L’optimisme prévaut pour 2035, avec le sentiment que le progrès va ouvrir le champ des possibles, mais de manière relativement ténue (57% contre 42%). Et les Français anticipent plutôt une rétrogradation de la France dans le classement des puissances mondiales (du 6ème au 10ème rang). 

> Les Français estiment en outre que leur vie en 2035 sera différente (77%), mais seul un quart l’imagine totalement différente. Spontanément, les Français ne rêvent d’ailleurs pas d’une société totalement distincte, mais d’une société plus écologique, plus humaine, où l’on serait en meilleure santé. Si la possibilité de faire ses courses dans un supermarché virtuel ou via son réfrigérateur connecté tente une majorité de Français (respectivement 59% et 51%), la perspective d’un supermarché  tout-connecté  avec écrans et bornes interactives ou encore la possibilité de rédiger sa liste de courses grâce à un casque qui lirait dans nos pensées et la transmettrait à une centrale d’achat n’attirent qu’une minorité d’entre eux (36% et 12%). Evolutions, mais pas révolution donc. Et ce, dans tous les champs concernés par cette étude. Ainsi, dans le domaine du travail, les Français n’imaginent pas ou peu les travailleurs remplacés par des robots. Et s’ils anticipent que l’on sera sans doute amené à vivre plusieurs vies professionnelles, de manière consécutive ou concomitante, et à faire de plus en plus de télétravail, ils n’imaginent pas une organisation totalement différente. 

> Dans le détail, on constate que toutes les catégories de population ne semblent pas  armées  de la même façon pour se projeter en 2035. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’âge n’est pas la variable la plus déterminante, même si les jeunes apprécient davantage que leurs aînés de nombreuses pistes d’innovation. Le genre est en revanche particulièrement structurant : ainsi les hommes apparaissent souvent plus convaincus que différentes nouveautés pourront voir le jour d’ici 2035 et le souhaitent davantage que les femmes. De même, les membres des catégories supérieures, les personnes les plus aisées financièrement et les plus diplômées admettent avec plus de facilité les changements susceptibles d’intervenir d’ici 2035 que les membres des catégories populaires, les plus modestes et les moins diplômés.


Zoom > Les Français attachés aux discussions de famille autour du programme de télévision, plus de 7/10 trouvent en effet que le multi-programme sur un même poste de télévision serait une triste invention.