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Les jeunes regardent toujours la télévision, mais autrement. Les Américains et les Italiens sont les plus gourmands. Le Belge est dans la moyenne.

Hier le 21 novembre, c’était la journée mondiale des pêcheurs artisans et travailleurs de la mer, ainsi que celle des jeux vidéo. Et, depuis 1996, c’est aussi celle de la télévision, sur volonté des Nations unies. L’occasion, pour le téléspectateur, de rappeler son attachement au petit écran et, pour les professionnels du secteur, de se pencher sur un thème qui fait l’actualité. Cette année, c’est le jeune téléspectateur qui est au centre des préoccupations.

Un profil qui retient toute l’attention des chaînes à travers le monde, parce qu’il est le plus enclin à sacrifier aux nouveaux modes de consommation du petit écran, en voulant notamment avoir le choix du moment. De septembre 2014 à avril 2015, l’institut d’études Médiamétrie a observé comment les 15-34 ans regardent la télévision, au sein de dix pays (1) d’Europe, d’Asie et des Etats-Unis. D’un pays à l’autre, les pratiques diffèrent fortement. Mais, auprès des jeunes européens, selon les chiffres compilés par l’UER (l’Union européenne de radio-télévision), la télévision continue à remporter un franc succès puisqu’ils la visionnent, en moyenne, 2,11 heures chaque jour. Analyse en trois questions.

1. Combien ? Les jeunes qui passent le plus de temps devant leur télévision sont les Américains : ils sont les seuls à dépasser les 3 heures quotidiennes, avec 3 heures et 18 minutes passées devant le petit écran. Les Italiens les suivent de près (2h54), et les Néerlandais occupent la troisième place du podium avec 2h37 au compteur. Les Suédois sont par contre ceux qui boudent le plus la télévision : ils ne lui consacrent qu’1h24 par jour. Les jeunes Français s’inscrivent, eux, dans la moyenne, avec une durée d’écoute d’environ 2h20 par jour. Une tendance similaire en Belgique. Cela reste beaucoup, mais c’est tout de même plus d’une heure et demie en moins que la moyenne globale enregistrée pour le téléspectateur belge.

2. Quand ? « Les jeunes sont bien évidemment les premiers à changer leurs habitudes de consommation. Même s’ils continuent à regarder beaucoup de programmes par le biais de la télévision linéaire, ils utilisent aussi de nombreuses autres plateformes », analyse Magnus Brooke, le président du conseil de direction de l’Association des télévisions commerciales européennes. En la matière, ce sont les jeunes Britanniques qui sont champions : sur les 2h32 quotidiennes qu’ils consacrent à la télévision, 28 minutes sont du visionnage en différé après enregistrement. « Les Italiens ont une pratique plus traditionnelle de la télévision et préfèrent le direct : la consommation délinéarisée des programmes ne représente que 4 minutes », révèle l’étude de Médiamétrie. Globalement donc, regarder la télévision en direct reste largement la pratique la plus courante chez les jeunes téléspectateurs : plus de neuf fois sur dix, c’est ainsi le direct qui l’emporte sur le différé.

3. Quoi ? « Dans les dix pays étudiés, les programmes de divertissement représentent plus de la moitié du top 20 des jeunes. Suivent la fiction, qui représente un tiers du top 20, et le factuel : 13 % », révèle Médiamétrie. Le sport reste par ailleurs une valeur sûre auprès des 15-34 ans. Aux Etats-Unis, par exemple, le Super Bowl (football américain) bat chaque année des records d’audience auprès des jeunes : 24,5 millions de jeunes Américains l’ont regardé en février sur NBC, soit une part d’audience de 81,6 %. Et sans grande surprise, c’est le football qui a la préférence des jeunes adultes : le petit ballon figure à sept reprises dans le top 10 des programmes sportifs préférés des 15-34 ans.

NOËLLE JORIS

(1) Danemark, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Corée du Sud, Espagne, Suède, Royaume-Uni, Etats-Unis.

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