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Garçons et filles se ressemblent-ils en 2013 ? Quels sont leurs points de convergence et de divergence ? A l’heure où la construction des identités sexuelles fait débat, suscitant même la polémique et divisant le pays, Ipsos fait le point. Les filles ne partagent toujours pas les mêmes valeurs et les mêmes rêves que les garçons. Pour autant, de nombreuses activités sont déterminées par l’âge, bien plus que par le genre. C’est vrai de la fréquentation des médias (lire des magazines, regarder la télévision), et plus encore des nouvelles technologies : sur internet, c’est l’égalité qui prime.

Dès la naissance, filles et garçons ne se distinguent pas seulement par leurs différences morphologiques : ils ne portent pas les mêmes prénoms, ne jouent pas aux mêmes jeux, ne nourrissent pas les mêmes rêves.
En 2013 encore, les jeunes filles jugent important d’être soignées et coquettes, timides et studieuses, tandis que les garçons se veulent sportifs et blagueurs.  Plus tard , les filles espèrent avoir une famille heureuse (44%), se sentir bien dans leur peau et utiles aux autres ; les garçons se voient riches, célèbres, et prévoient d’exercer un métier intéressant (56%). Pour préparer cet avenir, les petites filles jouent à la poupée et s’adonnent aux loisirs créatifs ; devenues adolescentes, elles cuisinent et font du shopping avec leur mère ou leurs amies. Les activités des garçons sont à la fois moins diversifiées, et moins évolutives : quelque soit l’âge, ils font du sport et ils jouent (d’abord aux petites voitures, ensuite aux jeux vidéos et en ligne). Les clivages tendent même à se renforcer à partir de 12 ans.
Les stéréotypes ont donc la vie dure ! Filles et garçons de 2013 ressemblent d’avantage à leurs ainé(e)s qu’à leurs pairs de l’autre sexe. Mais si les rôles et les valeurs sont encore marqués par le genre, très peu leur sont toutefois exclusifs. Ainsi par exemple, près de 60% des adolescents font la cuisine, souvent ou de temps en temps (90% des adolescentes), 45% vont à la bibliothèque ou à la médiathèque (vs 60%).
Surtout, de nombreuses activités relèvent bien d’avantage de l’âge que du genre.
Il en est ainsi des pratiques culturelles et de la fréquentation des médias. Aller au cinéma, lire des livres ou des magazines, regarder la télévision ou surfer sur internet dépend de l’âge et non du genre. Plus de 80% des jeunes de 7 à 12 ans lisent régulièrement des magazines, qu’ils soient filles ou garçons ; 90% des 13-19 ans possèdent un téléphone et 55% un smartphone ; 90% se connectent tous les jours à internet, garçons ou filles. Pour les plus jeunes, internet sert surtout au divertissement (jeux, musique, vidéos) et aux devoirs. Au-delà de 12 ans, les activités se démultiplient, mais restent parfaitement mixtes. Comme si l’effet combiné de l’âge et des nouvelles technologies tendait à effacer progressivement la frontière entre les genres…